"L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où
il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne.
Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces
laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger,
ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie.
C’est à partir de ces constatations élémentaires que s’est développé ce livre, journal d’un usager de l’espace."
Georges
Pérec, Espèces d'espaces,
&
« J'ai rêvé d'une maison qui tiendrait toutes mes questions sous son toit
une maison du silence doux pour chaque geste
J'ai rêvé d'un visage pour me dire
l'ombre et la lumière
un corps
pour appuyer
mon corps.
Et j'ai lu.
Dans mon livre, j'ai lu. »
Jeanne Benameur
L'exil n'a pas d'ombre