Je te l’ai dit pour les nuages
Je te l’ai dit pour l’arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les
mains familières
Pour l’œil qui devient visage ou paysage
Et le soleil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la
nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l’ai dit pour tes pensées
pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent
Paul
Eluard
Revue « Chantiers, N° 4, Avril 1928 »
Carcassonne, 1928