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avec René de Obaldia cet immortel qui vient de mourir à... 103 ans.
Quelle belle
énergie!
Le courant d'air
- Mais comment il est mort, maman?
Comment?
- Un courant-d'air, probablement.
- Et qu'est-ce-que ça veut dire
La mort?
-C'est pour rire, dis
maman,
-C'est pour rire?
René de Obaldia (Les enfantines)
1/
Pour Thé ou café, chez lui.
https://youtu.be/lVnpaXFnLUs
&
2/Obaldia poétise son grand âge. Il chante son centenaire. Il gambade dans son siècle. Et il pousse le raffinement jusqu’à publier un ultime petit livre
où, pour annoncer son imminent grand départ, il laisse à d’autres écrivains le soin d’exprimer sa rieuse mélancolie et sa conviction qu’un pessimiste est un optimiste bien informé. Dans « Perles
de vie » (Grasset), précieux collier de citations, il fait siennes les pensées d’Alphonse Allais : « L’ennui, lorsque je vais mourir, c’est que je vais me manquer »
L'Obs
"Chers lecteurs,
Je vais bientôt me quitter.
Oui, disparaître de cette planète. Et il m'est venu à l'idée, encouragé par mon cher éditeur, de rassembler moultes pensées, citations (la plupart méconnues), engrangées tout au long de mon existence,
et de vous les léguer en héritage, dans l'espoir que pour vous aussi, elles seront source de réflexions, méditations, voire matière à rire et à pleurer.
« Tout au long de mon existence ».
Existence riche en métamorphoses : poètes, romans, théâtre, mémoires (Exobiographie) aussi, de nombreux voyages. Oui, « Monsieur le Comte » a essuyé bien des longitudes et des latitudes.
Mais que ce
soit à Ouagadougou, Florence, San Francisco ou Reykjavik, l'homme n'est-il pas soumis à l'incongruité de l'existence et, en fin de compte, infiniment pathétique ?
Certaines des ces citations m'ont bien sûr frappé
plus que d'autres. Ainsi, de Fernando Pessoa : « Aujourd'hui, je me sens aussi lucide que si je n'existais pas » ; de Chesterton : « Les anges volent par ce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère » ; de
Kafka : « J'ai peu de choses en commun avec moi-même » ; de Nerval : « Je voyage pour vérifier mes songes. »
Aussi, lors de ma réception à l'Académie française où je succédais
à Julien Green, j'avais souligné comment celui-ci avait été hanté par le Malin, et m'était revenu à l'esprit le mot merveilleux de Cocteau : « Sans le Diable, Dieu n'aurait jamais atteint le grand public.
»
Chers lecteurs, chers obaldiens, à vous, selon vos affinités, vos humeurs, de vous approprier une perle rare.
Je vais maintenant prendre congé de vous non sans vus gratifier cette fois d'un proverbe bantou : «
Mon ami n'est pas mort puisque je vis encore. »
René de Obaldia (Perles de vie)
Supplément:
https://podcloud.fr/podcast/boomerang/episode/perles-dobaldia