EPHEMERIDE

"Hélène Martin, une voix poétique, vient de s'éteindre. Elle a chanté Aragon, Giono, René Char, Pablo Neruda, Jean Genet… La chanteuse et compositrice, Hélène Martin décédée le 21 février à 92 ans, a toujours associé poésie chantée, goût du théâtre et écriture.

http://player.believe.fr/v2/0602577463372Le désir… l’essentiel de nos vies. 
Tel est le titre du dernier album d’Hélène Martin (lien ci-dessus) sorti en 2019 sur le label EPM. Une célébration des plaisirs d’une vie marquée par de belles rencontres, un grand amour des mots et de la musique. Hélène Martin, décédée dimanche 21 février à 92 ans à Cordemais (Loire-Atlantique), chanteuse, auteure-compositrice, était également une poétesse discrète, connue par la voix de grands poètes du XXe siècle qu’elle a interprétés.
Née en décembre 1928 à Paris, elle s’était lancée dans la chanson dans les cabarets parisiens. Au début des années 1960, elle a l’idée de mettre en musique des poètes, en adaptant des œuvres de Jean Genet, qui l’encourage dans cette voie. Elle crée Sur mon cou, l’adaptation d’un texte de Genet (extrait du « Condamné à mort »), reprise ensuite par Étienne Daho.
« Les peintres, Rembrandt, Turner, Chagall, m’ont ouverte à l’expression. Depuis, je ne conçois pas la vie sans état poétique. Rilke est tout aussi vivant pour moi que l’Italien Erri De Luca, confiait-elle en 2009 à La Croix. Chanter, c’est comme offrir un baume qui soignerait toutes les blessures. Il n’y a rien de plus mystérieux. Et lorsque l’on chante c’est toujours la première et la dernière fois. Comme en amour. »
René Char, Pablo Neruda, Louis Aragon, Jean Giono, Claude Roy, et tant d’autres figurent sur les « Abécédaires », qu’enregistre Hélène Martin. Elle crée aussi des émissions télévisées ou radiophoniques sur les écrivains. Il faut revoir les 22 émissions de sa série télévisée « Plain-Chant » qui, dans les années 1970 sur France 2, dressaient le portrait de poètes comme Queneau ou Soupault.
Sans jamais renoncer à porter le beau auprès d’un large public, Hélène Martin se produit sur scène dans de mémorables récitals, durant un demi-siècle. Elle interprète ses propres textes, dont Liberté Femme, inspiré par ses engagements féministes. Celle qui a appris à chanter avec des Tsiganes, élargit sans cesse son répertoire, de Rimbaud, Jean Sénac, ou François Villon. « Parce qu’une simple chanson peut emmener très haut, peut guérir l’univers. » Les mots sont d’Eugène Guillevic.

 "Je suis de ce pays frontalier entre les mots et la musique. Mais où la musique – qui a sa place unique – donne priorité au verbe et à l’amour du verbe. En poésie, explique-t-on ses choix ? Il s’agit de rencontres, d’amour, d’affinités parfois. Il s’agit de noces entre la voix et les mots qui ont leur sens, leur magie, leur résonance propre. Il s’agit aussi de préserver le chant premier existant dans le poème et de respecter la liberté unique du poète.

Respecter ne veut pas dire pour moi, ne pas toucher à l’œuvre, ni refuser de s’y « introduire ». J’essaie simplement de violenter courtoisement, allègrement et de maîtriser tout à la fois l’émotion, l’écho, le chant ajoutés. (Hélène Martin, dans Esprits Nomades)"

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc