J’aimerais tant
que les choses soient douces comme une goutte de miel
flottant en équilibre sur un bout du soleil,
que les sourires s’accrochent en guirlandes
de neige
éclaboussées de lumière dans le vent bienveillant…
J’aimerais tant
planer au dessus du chaos bouillonnant
des torrents frémissants de mon crâne hydrosphère,
éteindre la colère et la douleur des hommes
hurlant
dans le matin leurs foyers mortifères…
J’aimerais tant
que les arbres se reposent et respirent doucement
les amours mordorées jusqu’au bout de leurs feuilles,
que les nuits soient des voyages aux allures de croisière
sous les yeux de la lune dans des draps d’océan…
J’aimerais tant
voir et revoir les horizons perdus dans le chant des sirènes
et leurs îles vêtues
de paréos de nacre,
touchant la candeur des notes dans un air de satin,
pianoté, ciselé par les doigts
des comètes…
J’aimerais
tant
que la vie soit jolie idéale ondulante
pour nos cœurs de cristal, pour nos corps vacillants,
qu’elle se baigne nue dans une eau de patience
et berce ses enfants d’une houle éternelle...
J’aimerais tant
m’enivrer de son sein,
mourir dans son odeur,
lorsque la porte s’ouvre, lorsque l’éclair s’engouffre
et sentir encore une fois la chaleur de sa peau
embaumer à jamais
mon éther orphelin…
J’aimerais
tant
que l’horloge capitule, qu’elle agite le drapeau blanc
et vienne se noyer dans le lac de ses larmes,
que la paix soit signée au milieu des lagunes
où l’Instant se libère de pensées assassines…
J’aimerais tant
écrire les mots du bonheur comme une caresse à peine,
comme un nuage aimant dans l’entre-deux des jours
et m’endormir enfin dans les bras d’un poème
à la plume emportée par un souffle subtil…
J’aimerais tant...
Olivier Jousset