Et..., en écho au texte d'hier où coulait la sève de mon saule moribond...
"Mon désir n'a pas de nom. Il est cette avant-garde de l'infime, sentinelle des nuits minuscules où tu puises la rumeur des souches, gardien des abîmes fragiles où tu guettes l'évangile des sources. Parcimonie. Patience. Parturience des arbres morts. Ossements des saisons. Squelettes de l'oubli. Tu es le résistant du temps. Je suis le récitant
du vent. Demain, tu veilleras devant les sèves closes. Demain, je rêverai sur la parole enclose. Pionnier que j'effrite en ma paume.
Mon désir n'a plus de nom. "
Jacques Lacarrière Lichens, Fata Morgana, 1983