Louise GLÜCK, (née
le 22 avril 1943 à New York) est une poétesse américaine. Primée à plusieurs reprises, elle est lauréate du prix Nobel de littérature en 2020.
On s'attendait à
des noms mieux connus, certains font la grimace, mais...je suis allée voir un peu qui est cette poétesse inconnue ici mais bien connue et récompensée aux USA.
Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement
fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient
de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une
grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.
Louise Gluck The
Wild Iris. New York : Ecco Press, 1992)
Elle dit:
"Je suis attirée par les ellipses, les non-dits, les suggestions, les silences éloquents et délibérés.
Le non-dit, pour moi, est doté d'un grand pouvoir. Souvent, je souhaite qu'un poème entier puisse être écrit dans ce vocabulaire. C'est la même chose avec le "non-vu". Je pense par exemple à l'extraordinaire puissance
des ruines, des œuvres d'art endommagées ou inachevées. Louise Glück dans un article de 1993 intitulé "Disruption, hesitation, silence"
Alors, la découvrir au fil des traductions fait vraiment envie ...tilt pour moi! La poésie sauvera-t-elle le monde?