S'il se fait plus ténu
C'est pour mieux sentir ta poitrine grande ouverte
Ton souffle se mêler aux racines du vent
Tout ce temps perdu à battre les lisières
Remuer les broussailles
Sans envol ni gibier
Est du temps pour l'amour
Il reste tant de bleu aux vitraux de ta vie
Tant d'éclats dispersés
Quand tout n'est que grisaille
Tant d'enfances à sertir
Tu restes le gardien des lignes
que ton frère
Jadis en dérivant
Jetait comme un vaurien
Dans les eaux du soleil
Jusqu'au
bout toi aussi
Ramène des fragments du feu de ton poème
Même quand la nuit dure
Quand toute voie mène au désert
Quarante jours quarante années n'auront pas raison
De ce goût inné pour la lumière qui te fait encore désirer
Même
perdu et dérouté
Ce matin de printemps
Ces noces accomplies
Ce feu roulant la pierre
La
branche d'amandier
Et ce jardin en fleurs.
Jean Lavoué, La Chesnaie, le 7 mars 2020
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