"Les anagrammes existent depuis l'Antiquité, nos ancêtres s'amusaient
déjà à mélanger les lettres d'un même mot pour en former un autre, et plus tard, le poète Paul Verlaine, dans "Les poètes maudits" forme un anagramme avec son nom en se faisant appeler : Pauvre Lillian !
Les palindromes ( étymologiquement, en grec ancien cela veut dire : marche arrière) sont des phrases qui peuvent se
lire dans les deux sens, c'est à dire de gauche à droite mais aussi de droite à gauche, tout en gardant la même signification; un exemple très connu a été fait avec le nom du fabuliste grec Esope,
et cela donne :
"Esope reste ici et se repose"
Si on prend la phrase à l'envers, on lit la même
chose."
Vous connaissez déjà... et...et vient de sortir pas mal...Cet exercice de style totalement oulipien est évidemment savoureux : sorcellerie évocatoire, chaque palindrome fait jaillir un sens dont l’auteur s’amuse,
car il ne s’agit pas juste d’une anthologie, mais aussi d’une réflexion sur l’objet même. Et on ne peut qu’être admiratif de l’habileté qu’il y a à produire ces énoncés
en miroir, et qu’ils aient du sens. L’ouvrir, lire un ou deux palindromes, et se laisser emporter…
ex...à propos de Duras, « et
sa vision à Hanoï, si vaste » et de Proust: « À Rome, mère se remémora »…
Jacques Perry-Salkow, pianiste
et compositeur, se passionne pour les littératures à contraintes, publie dans la revue oulipienne
« Formules », compose des acrostiches pour les parfums
Gaultier/ Le monde est renversant, le sens est réversible.