EPHEMERIDE



Chers amis,




Le soleil, contre toute attente, a été partie prenante de notre voyage littéraire 2019 du côté de Nohant, de la maison-école du Grand-Meaulnes et de la maison d'enfance de Colette.Ces lieux sont habités d'une absence-présence intemporelle.
On est invité à y entrer avec délicatesse tant ils sont des écrins d’œuvres et de vies précieuses.


Nohant est un paradis bercé par Chopin où l'esprit créatif règne de la cuisine aux boudoirs, dans les salons, sur les tables et leurs mises raffinées, dans le théâtre-maison, dans le jardin aux cèdres royaux, aux pivoines velours lie de vin et aux pavots époustouflants.C'est un lieu où George Sand a aimé à sa façon:"J'ai demandé à ma mère le secret pour être heureuse car tous les enfants veulent être heureux sans se soucier d'être justes.Ma mère m'a répondu:"Être heureux c'est donner du bonheur aux autres""Je me le suis tenu pour dit."

La modeste maison-école d'Alain Fournier, c'est toute l'enfance dans un encrier, toute l'histoire de l'école publique en un lieu, en un jour, en un livre avec son histoire mélancolique enveloppée de brumes et d'iris bleus. Comme George Sand mais d'une autre façon, Alain Fournier a tenté d'y débusquer l'amour en le sublimant: « Le héros de mon livre est un homme dont l’enfance fut trop belle. Pendant toute son adolescence, il la traîne après lui. Par instants, il semble que tout ce paradis imaginaire qui fut le monde de son enfance va surgir. Mais il sait déjà que ce paradis ne peut plus être."

La maison de Colette c'est le coup au cœur parmi les roses qui embaument du jardin d'en haut au jardin d'en bas, près de buissons de pensées qui sourient quand on passe, c'est la joie de vivre jusque sur les papiers peints, c'est la résurrection de l'âme de Colette, c'est l'amour maternel vibrant et le début de la quête d'une vie d'écrivain, d'une vie tout court :"… Je suis la fille d’une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d’une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d’argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu’un enfant, près d’un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues… Puissé-je n’oublier jamais que je suis la fille d’une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d’un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d’éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle…"

Ce trio exceptionnel fit un bouquet queje vous offre  ce matin de mai avec joie,


Anny C.


                         

 

 

 

 

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc