Une amie, professeur émérite de littérature comparée
à l'université de Bordeaux, m'a fait part de la mort à 98 ans de
Jean Starobinski
https://youtu.be/nDnIROP1BPk
grand professeur spécialiste de La Critique littéraire, comme s'il s'agissait de quelqu'un de sa famille ou de ses amis précieux. Je me souviens avoir eu la même émotion à la mort de Roland Barthes.
Il est des êtres qui nous marquent à jamais, changent même notre vie.Il est bon d'avoir des amis passeurs. C'est merveilleux d'apprendre à tout âge.
Passons donc...voici juste une étincelle au cas où vous voudriez allumer un feu..
Jean Starobinski
écrivain, philosophe et professeur d'histoire des idées à l'Université
de Genève (1920-2019),ne choisira jamais vraiment entre une vocation de médecin psychiatre, et sa passion pour la littérature.Un non-choix qui va féconder une œuvre considérable.Vous pourrez écouter
France culture si vous désirez le rencontrer.Ici je me contenterai de dire quelques mots clefs : esprit de résistance,transdisciplinarité, dénonçant les masques, critiquant en relation, écoutant la palpitation
des textes, disant que s'il n'avait qu'un mot à dire à la fin de sa vie ce serait: "Merci"! Comment ne pas être touché(e)par ce grand esprit qui a inventé une pensée
et par son humilité réelle qui dit également que les meilleurs critiques sont peut - être les poètes.
"Il y a des textes qui portent
le sentiment de la révélation" JS.
"Pour le plaisir d'aborder de nouvelles tâches, il faut se rendre disponible." JS.
"Je suis un liseur" JS.
"Mon paysage s'est augmenté de rencontres vivantes
avec des amis" JS.
"Devenir «œil vivant» : tel est le vœu formulé par Rousseau. Interrogeant quelques grandes œuvres - Corneille, Racine, La Bruyère, Rousseau, Stendhal -, Jean Starobinski
montre comment, dans la création littéraire, l'exigence du regard, dépassant et détruisant la réalité visible, entraîne dans le monde de l'imaginaire ; comment aussi, aiguisée par l'obstacle et la déception,
elle incite à toutes les perversions : exhibitionnisme, voyeurisme, sadisme, refus de la réflexion." éditions Gallimard.
https://youtu.be/nDnIROP1BPk
"Depuis longtemps j’ai pris l’habitude de donner le nom de geste à ce dont un texte, une
œuvre musicale ou même un tableau seraient l’expansion, portés qu’ils paraissent être par cette force rectrice qui, depuis le premier instant, traverse leur forme jusqu’en ses moindres détails. L’intuition
première de cette idée, je l’ai tirée avant tout de la musique, et plus précisément d’une œuvre qui n’a cessé de m’accompagner depuis l’époque lointaine où je l’ai
entendue pour la première fois : de la Neuvième Symphonie de Mahler" J S.(La pesanteur et la grâce du geste)