"Si vous
lisez une pièce de Shakespeare, mettez-y les visages des gens que vous connaissez, faites-en votre théâtre intime et à ce moment là, ils parleront."
Pacôme Thiellement
interviewé à proposde Sycomore Sickamour
(Le Sycomore est symbolique du chagrin d'amour dans le théâtre shakespearien, et plus largement,
dans le théâtre élisabéthain. Cela proviendrait du jeu de mots Sickamour (sick : malade en anglais). Par exemple, dans Othello, dans la célèbre "Chanson du Saule" (IV, 3), la servante
Barbara évoquée par Desdémone "venait s'asseoir en pleurant près d'un sycomore" (traduction Y. Bonnefoy, édition Folio théâtre, p. 399).)
Dans Sycomore Sickamour (PUF, 2018), Pacôme Thiellement pose la question et cherche dans les méandres d’un savoir amoureux perdu, de Shakespeare à Rivette, de Lynch à
Lennon, la voie d’un amour apaisé. Un essai sur l’amour par l’auteur de La main gauche de David Lynch (PUF, 2018) et La victoire des Sans Roi. Révolution Gnostique (PUF, 2017).
Présentation du livre par l'éditeur :
Sortie le 3 octobre 2018.
"Nous sommes les héritiers de la plus sinistre des histoires : celle qui a fait de l'amour un piège. De Adam et Ève aux séries contemporaines,
elle n'a pas cessé d'être rejouée, définissant l'horizon de vie des femmes et des hommes errant sur la terre sous l'œil mauvais du Démiurge. Il s'agit d'une histoire dans laquelle l'amour n'est pas ce qui sauve, mais
ce qui enferme ; il n'est pas ce qui rend bon et joyeux, mais triste et méchant, égoïste et cruel. L'amour est un sickamour – un amour malade. Comment faire pour en échapper ? Comment faire pour retrouver ce qui a été
perdu lorsque, jaloux du bonheur d'Adam et Ève, Dieu décida de les flanquer à la porte du Paradis ? Telle est la question que s'est posée Pacôme Thiellement dans Sycomore Sickamour, une promenade hallucinée
et somptueuse dans les méandres d'un savoir amoureux perdu, mêlant le théâtre de William Shakespeare et les textes gnostiques, les images de Jacques Rivette et celles de David Lynch, mais aussi Buffy et Clair de lune, Raymond Roussel
et John Lennon, Gérard de Nerval et Martha The Vandellas. Une promenade à la recherche du twist de l'amour heureux."