EPHEMERIDE

Egon Schiele, le peintre qui disait peindre la lumière issue de tous les corps, était aussi poète...voici...


Je voulais regarder les Hommes en colère avec amour

Pour obliger leurs yeux à me rendre la pareille
Et les envieux, je voulais les combler de cadeaux et dire

Que je ne valais rien.
J’entendais de doux vents-tourbillons
Fendre les lignes d’air
Et la jeune fille

Qui lisait d’une voix plaintive,
Et les enfants


Qui me regardaient avec de grands yeux
Et répondaient par des caresses au regard que je leur rendais
Et les nuages au loin
Ils posaient leurs bons yeux plissés sur moi.

Les jeunes filles blafardes et blanches me montraient
Leurs jambes noires et leurs jarretelles rouges
Et parlaient avec des doigts noirs.

Mais moi, je pensais aux mondes lointains:
digitales.

Si j’étais là moi-même,
Je l’avais à peine su.

***

Egon Schiele (1890-1918) – Recueil « Moi, l’éternel enfant »
EGON SCHIELE

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc