EPHEMERIDE




Sous l'olivier centenaire

Je ratissais mes pensées

Lissant le bien fondé des choses

A la harpe du vent


La rumeur des sillons

Montait d'entre les lames

Prélude pour un faune

Aux notes suraiguës

Symphonie boulézienne

Du gravier gémissant

Le geste régulier aplanissait les flux

Mer calme de mon âme

Dans le rythme tenu

Le sable et l'eau mêlés

Chiffonnés dans mes rêves

Ex - voto pour la vie

D'argile méditée

Guidaient mes pas

Émiettaient tous les nœuds

Et passaient au tamis les mortes saisons

Posant sur la portée tracée

Les notes envolées

Des rameaux de l'olivier sacré

Orgue au bois dur

Frémissant sous les ailes de la lune

Du crépuscule nacré

A l’aube diamantine

Pour des heures solaires

De feu et d’or

Quand la sève monte dans la ramure

Puis s’endort au couchant

Coussin fait de racines secrètes


Le râteau-chat griffait la terre

Sans la blesser

Faisait patte de velours

Dans le jardin dont les pierres

Livres muets

S'ouvraient au geste désarmé

De l'humble chef d’orchestre

Vers la terre penché


Alors...


Sur le sol et dans l’arbre et jusque dans la roche

Aux interstices miroirs d’un ciel tout étoilé

Du vide libéré

L’harmonie chantait.




inédit
Anny C.

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc