Sous l'olivier centenaire
Je ratissais mes pensées
Lissant le bien fondé des choses
A la harpe du vent
La rumeur des sillons
Montait d'entre les lames
Prélude pour un faune
Aux notes suraiguës
Symphonie boulézienne
Du gravier gémissant
Le geste régulier aplanissait les flux
Mer calme de mon âme
Dans le rythme tenu
Le sable et l'eau mêlés
Chiffonnés dans mes rêves
Ex - voto pour la vie
D'argile méditée
Guidaient mes pas
Émiettaient tous les nœuds
Et passaient au tamis les mortes saisons
Posant sur la portée tracée
Les notes envolées
Des rameaux de l'olivier sacré
Orgue au bois dur
Frémissant sous les ailes de la lune
Du crépuscule nacré
A l’aube diamantine
Pour des heures solaires
De feu et d’or
Quand la sève monte dans la ramure
Puis s’endort au couchant
Coussin fait de racines secrètes
Le râteau-chat griffait la terre
Sans la blesser
Faisait patte de velours
Dans le jardin dont les pierres
Livres muets
S'ouvraient au geste désarmé
De l'humble chef d’orchestre
Vers la terre penché
Alors...
Sur le sol et dans l’arbre et jusque dans la roche
Aux interstices miroirs d’un ciel tout étoilé
Du vide libéré
L’harmonie chantait.
inédit
Anny C.