Un point de vue
"C’est
près de Boulogne sur mer que le rideau se lève, la plage est animée et la vieille Louise écrit son journal intime assise sur son transat, un peu agacée, gentiment agacée, par les cris des uns et des autres.
C’est la fin et le début du film : entre temps il se passe un événement, une grande marée qui la laisse, en hiver, seule dans son village balnéaire.
Plus un chat.
Louise serait bien repartie vers les siens comme chaque année, si
elle n’avait raté le dernier train de la saison.
Le temps s’arrête avec les pendules.
Oh ! Elle n'a pas peur,, elle est seulement « contrariée » !
Alors, dans un désert humain Louise se met à
attendre ; attendre qu’on se rende compte de son absence là-bas, attendre qu’on vienne la chercher ... Les eaux comme le temps montent et Louise, elle,, monte sur les falaises, mais le temps emporte l’espoir avec les eaux qui
redescendent et Louise accepte son destin, mêlant rêves et souvenirs à ses nuits.
Plus un chat, mais un chien, errant comme elle, vient sur le seuil de sa
maison.
Louise n’est plus seule. C’est le miracle !
Elle
reprend goût à la vie, se retrousse les manches, organise sa journée, cloue des planches, fabrique une nouvelle cabane de plage, fait des promenades, parle à son chien qui lui répond bien sûr !
On y croit !
Mais un jour, un jour de trop, Louise, croyant son chien perdu, décide de se laisser
emporter par l’océan, elle coule comme se coulent les jours, quand, un miracle ne venant jamais seul, le chien vient à son secours, la repêche et, ensemble, ils se sauvent des eaux !
Louise cultive maintenant son jardin, peint sa cabane aux couleurs de sa renaissance si bien que lorsque l’été revient avec les vacanciers et que Pépère et elle sont bien installés
sur la plage, ni vus, ni connus, les jeux reprennent et Louise écrit « sa bouteille à la mer. »
Ce sont les crabes qui sont contents !
Un film de pure poésie humaine , avec un graphisme doux comme le cœur de Louise, et la voix off de Catherine Frot particulièrement vraie.
Touchée, coulée !"
Anny C.