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« Et je m’y retrouve, ce dimanche matin, dans la grande allée, dans l’air qui enveloppe la ville…
C’est un sentiment qui passe tous les sentiments…
De bonnes solitudes dans les yeux et le noir fumé des troncs d’arbres sur lesquels se détachent et tranchent les groupes de marbre et leurs allégories vivantes, posées, çà et là, sur le quadrilatère lumineux des pelouses…
Sous le ciel étendu, l’évocation pétrifiée et toujours vivante des saisons, des légendes, des dieux, des déesses, des rivières et des fleuves… le temps, la présence, le cœur profond, l’expérience, l’espace unique et toujours recommencé d’un “départ dans l’affection et le bruit neufs ! ”… et je sais aussi, comme jamais, que cette invite, cette musique savante… Giorgione, Titien… Picasso, Manet, L’autoportrait à la palette… ce monde-là, ces esprits libres… avec qui vivre et rire, se taire et bavarder… je les vois venir et revenir lentement…
et je sais maintenant que cette jouissance-là, en perspective, elle fait œuvre… et encore que cette voluptueuse ouverture, ce savoir-vivre partagé, ces sciences de la vie en certitude, en stimulation, ne sont ni de tout repos, ni sans danger… mais qu’est-ce que ça change ! » "
MARCELLIN PLEYNET