EPHEMERIDE

La pluie millimètre son hécatombe
il ne faut rien attendre des hommes
il ne faut rien attendre du tout
il faut donner sa confiance à ce qui est exact
alors seulement les graines éclatent
dans un grand pain de plumes

Il faut voir
les grognements de l’eau dans les trous du plaisir
et comme tout ce qui se donne s’adonne
à la dévoration de ses bords
à l’adoration de sa forme
à l’enfouissement de soi

Le blé se couche sous l’accent circonflexe d’une mésange



Oui la beauté est toujours un peu
le poinçon en nous de la tristesse
Qu’est-ce que cet oiseau qui pépie
sinon en effet un pincement épaissi
de la corde du cœur ?

L’existence de l’oiseau, précisément l’oiseau la figure
avec son apparence de gros poing délicat
(d’une délicatesse que soulignent ses fines pattes)
serré sur sa branche fragile
avec sa balourdise aussi de vilain point sur un i
ou son air de nœud pompeusement noué
autour du chant qui le traverse

La vie fluente est un mince filet
qui s’écoule et qui retient
ce qui est qui s’enroule
comme un trille sur sa treille
LAURENT ALBARRACIN

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc