EPHEMERIDE

Que Vincent Van Gogh me pardonne :
Je n’ai pas sur le secourir ;

Je n’ai pas étendu sur son chemin brûlé
L’herbe devant ses pas,

Je n’ai pas dénoué la courroie
De ses chaussures poudreuses,

Je ne lui ai pas donné à boire
Ni ne l’empêchai de se brûler la cervelle.

Au-dessus de moi me menaçait
Serré comme une flamme, un cyprès.

Jaune citron et bleu marine :
Sans eux je ne serai pas devenu moi-même ;

J’aurais humilié mon propre verbe
Si j’avais laissé choir ce fardeau.

Mais cette rudesse d’ange avec laquelle
Il a rapproché son coup de pinceau

De ma ligne écrite, vous conduit
À travers même ses pupilles

Jusqu’aux étoiles où Van Gogh respire.
ARSENI TARKOVSKI

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc