Vesoul
J’ai jamais vu Vesoul, ça saoul'
Ni Vierzon, c’est pas bon
Mais j’ai vu Hambourg, refuge des mystères de la mer
Suintant dans les canaux reflétant mille histoires.
J’ai vu Honfleur, merveille des merveilles,
Mais quand donc verrais-je Vesoul ?
J’ai vu la tour Eiffel, la gare St Lazare et Pigalle
Je voulais voir Byzance mais je n’ai vu que Constantinople
J’ai vu la Grande bibliothèque et la Seine et même la gare Montparnasse
J’ai vu le canal St Martin par hasard
Mais j’ai pas vu Dutronc.
J’ai vu Madrid, et Lisbonne et Rome et Berlin et Varsovie
Aussi St Petersburg en six jours.
Et Vienne pour ses pâtisseries et son chocolat.
Et même le Palais du Parlement à Bucarest
Le Schloss Sanssouci en Prusse
J’ai mangé des Pierogis sur la place du Marché à Cracovie
Et je suis allé trois fois à Auschwitz-Birkenau pour ne jamais oublier.
Mais Vesoul ? Pas encore.
J’ai pas vu Hortense mais j’là connais pas,
Mais je connais bien Nicole.
J’ai vu Léonie, Annie et Renée et même des Jacqueline fréquemment
Et aussi Marie-Hélène, Paulette, Marie-Christine et Monique
Plusieurs Monique d’ailleurs.
Puis Huguette et Lucette, Bernadette, Sylvie, Maria, Dania, Martha, Luce, Brigitte,
Et même, le regard fier de Mireille et Julianne, deux personnages assassinant par désamour.
J’ai des berges mortes emplies de prénoms.
Et vive les Bossus ma mère et vive les Pendus !
J’ai aimé la mer Baltique et j’ai aimé Stockholm mais pas Manneken Pis
J’ai aimé Lubeck mais pas l’eau froide.
J’ai toujours aimé la bière et le vin mais je ne crache pas sur un bon lait crémeux.
Verrai-je Vesoul, un jour, maintenant que je n’ai plus de camping-car ?
J’ai vu la Petite Sirène, bien seulette, assise sur son rocher à Kobenhavn
Et, plus tard, me suis régalé de Fish and chips
Avant de passer sur le pont du Dragor, si haut dans le ciel.
J’ai jamais craché sur un petit verre de médicament, spécialité du pays visité,
le soir, à la veillée,
Jamais plus tôt et jamais plus tard.
Chauffe Edouard, chauffe, chauffe.
J’ai voulu voir l’Amérique mais j’ai vu l’Aveyron
Et la piscine de Bègles.
Mais je te le redis, j’irai bien plus loin
Et je te préviens - kaï, kaï, kaï, kaï,
Le voyage n’est pas fini car j’irai revoir Parthenay et Thouars et Pompaire
Et Biarritz, La Rochelle et Algrange
Sans doute, un jour, le musée de Villeneuve-d’Ascq
Mais pas La baie de Somme où je n’ai aucun amour.
J’veux pas écouter Dutronc seulement ‘‘Ecrire pour ne pas mourir’’.
Quand-donc verrai-je La Colombine ?
A Vesoul ou à Honfleur, à Vierzon ou chez Hortense
Amsterdam peut-être !
Dans le Cantal ou chez Lauriol, écoutant du swing.
J’ai vu Garonne couleur chocolat et Thouet caillouteux
Sur lequel naviguait un bateau-mouche
Faisant traverser la Parthenaise.
Je confonds l’eau et les médicaments, les souvenirs et les désirs
Résonne la morue jusqu’au cœur des frites
Brel s’invitant
Dans le port de Vesoul les marins brament en riant
Et mangent des poissons ruisselants.
Où donc vais-je Bruxeller maintenant…
Non, non, je n’irai pas plus loin !
Tant pis pour Vesoul, pour New York et les fleurs de bonheur triste.
Me reste les flonflons de la valse musette et l’accordéon
Je suis un sentimental…
Tiens, j’ai jamais vu Anvers l’hiver !
Edouard Kosmala
Commentaires
06.04 | 06:20
Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...
10.10 | 11:28
Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...
25.01 | 06:56
MAGISTRAL, DEVOS
06.08 | 13:40
Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...