Au fil des mots

EPHEMERIDE

Poème...


J’ai rencontré Rimbaud dans l’enfer d’une gare

allumant la passion de son esprit rebelle,

ses yeux étaient brillants et son âme était noire

J’ai bu à sa rivière en couleurs et voyelles

et trouvé ma saison au départ de null’ part

Il a coulé en moi sa bohème éternelle

ivre comme un bateau au pavillon barbare

illuminant mes sens d‘un nectar arc en ciel...


Je m’attendais moi-même et vu Apollinaire

jouant au mal-aimé au parfum vitriol

avec son cou coupé et son cœur solitaire

Son cortège a sonné comme l’oiseau en vol

qui regarde les ponts et leur lente atmosphère

J’ai pris tout son éther et joui de ses alcools,

anesthésiant ma peine et son crâne entrouvert,

nidifiant mes vieux morts de pensées paraboles...


J’ai écouté Villon envoûter ses catins,

sœurs humaines pendues sur les neiges d’antan

Dans ses rimes bercé par ses vilains larcins

j’ai fait le coquillard dans le Paris, rêvant

à ses belles Dames en tétant leurs gros seins

sous le feu des ballades gorgées de son sang

et d’un vin maternel au mirage en satin

enivrant mes lèvres de souvenirs absents…


J’ai suivi Baudelaire au milieu des abîmes

m’invitant au voyage à bord d’un albatros

J’ai plongé tout entier dans le flux de nos spleens

à la fièvre épuisante, à la douceur atroce

Je me suis adonné à sa drogue assassine,

assagi ma douleur dans l’impossible éros,

endormi dans ses fleurs aux charognes sublimes,

époustouflant l’instant de ma folie féroce…


Souvent je vois là-haut quatre nuages blancs

flottant insouciants, insolents et tordus,

Ils me disent l’océan, l’amour et le vent

divaguant dans l’air bleu un poème éperdu...



OLIVIER JOUSSET

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...