Au fil des mots

"À celles et ceux qui pensent que la poésie est une affaire de doux rêveurs, il faut faire lire Anise Koltz. Poétesse, que l’on qualifierait volontiers de grande dame de la poésie si l’expression n’était pas aussi galvaudée, elle est née le 12 juin 1928 à Luxembourg. Prix Goncourt de poésie l’an dernier, membre de l’Académie Mallarmé, elle a publié en janvier 2018 Pressée de vivre aux éditions Arfuyen. En 2016, Somnambule du jour édité par Gallimard dans la collection Poésie est une véritable anthologie de dix-huit de ses recueils." (Philippe Poivret)

"Anise Koltz, grande dame de la poésie, publie, à près de quatre-vingt dix ans, un recueil intitulé Pressée de vivre. On peut interpréter ce titre presque provocateur de deux manières. Soit il dit que le grand âge n’entame en rien son énergie et son envie de vivre, d’en découdre ici et maintenant ; soit il laisse entendre qu’elle a hâte d’en terminer avec cette vie pour vivre une autre vie, posthume, meilleure que l’insatisfaisant brouillon en quoi consiste une existence. Mais ces deux interprétations ne sont pas contradictoires ou si elles le sont, leur opposition n’effraie en rien Anise Koltz dont manifestement la vitalité est intacte de même que son goût pour les antagonismes :« Je vis sous haute tension », dit-elle." L.Albaracin

« J’aime te sentir/sur moi/comme un pont écroulé/ ma rivière/polira tes pierres »

« A ma mort/ Nous fusionnerons/une dernière fois/pour affronter/l’éternité barbare »

« Nous marchons tous/sur la même route/ mais personne ne connait/ le chemin de l’autre »

« Le couteau de ma langue/dépèce les mots/avec l’adresse d’un boucher/ Mon tablier blanc/comme le sien/ est noir de sang »

« Casser le mot/comme une noix/en extraire le noyau/le broyer entre les dents/le recracher en poème »

Vue d'ensemble