Au fil des mots

EPHEMERIDE

 Touches 

 L’audace d’un soleil d’hiver surprend la matinée ; dans le ciel, l’astre éclate en étoile d’argent. Dans la maison où j’ai dormi, et qui n’est pas ma maison, nous prenons le petit déjeuner dans cette lumière diaphane, dehors le parc épuré tremble un peu après le labour d’une horde de sangliers avalée par le petit bois voisin. Une touche jaune d’or s’allume. Le mimosa naissant éclaire la palette matinale.

Dans ce ralenti que nous vivons au quotidien, fusent des touches impressionnistes évadées de toiles de maîtres. Les musées sont fermés, la nature se fait remarquer, nous apprenons à l’admirer. Quand nous reviendrons dans les musées rouverts, nous goutterons mieux encore les peintres par le souvenir que nous garderons de leurs modèles. 

Maintenant l’abstraction croise le figuratif avec une audace géniale. Des traits décalés cassent l’harmonie d’un lieu, tout est mouvement dans l’arrêt sur image, tout s’étale dans l’instant qui se fige que Baudelaire aimerait ! Il y a dans l’air une fragilité semblable à cette coupe en verre pur de Murano prête à accueillir le chant du jour d’une voix haute- contre angélique au service de Vivaldi. 

Les temps sont précieux comme des mains aimées que l’on frôle : c’est le poète qui le dit à voix murmurée, là-bas, dans les calle vénitiennes.

Anny C.(in Rébus, inédit) 

18. févr., 2021

4

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...