Au fil des mots

EPHEMERIDE

Il y a trois jours le père de Mafalda l'a quittée, comme elle a accompagné mes cejourd'hui  18/19, je lui rends hommage:

On le surnommait volontiers le «Sempé argentin». Le dessinateur Joaquín Salvador Lavado, plus connu sous le nom «Quino», créateur du personnage de bande dessinée Mafalda, est mort à l'âge de 88 ans, vient d'annoncer son éditeur, Daniel Divinsky.

Né le 17 juillet 1932, à Mendoza en Argentine, il n'a jamais cessé de se battre contre l'arbitraire et les abus d'un monde en pleine mondialisation. Entré à l'école des Beaux Arts de Mendoza à 13 ans, ce fils d'Andalous avait arrêté ses études assez vite pour se consacrer à sa passion, l'illustration d'humour. En plus d'un demi-siècle de dessins de presse et de bande dessinée, cet humoriste à la douce poésie graphique, aura toujours porté avec lucidité, sa plume dans les plaies du globe. C'est en 1964 que ce maître de l'humour crée sa petite héroïne effrontée, Mafalda, dont il animera les aventures jusqu'en 1973. Mafalda est la petite fille d'un agent d'assurances argentins marié à une femme au foyer. Les parents sont souvent dépassés par la maturité de cette jeune héroïne rebelle. Ses demandes incessantes d'explication sur la condition féminine, la dictature, la surpopulation, la guerre atomique ou encore Fidel Castro sont en réalité l'expression d'une indignation constante contre le monde des années 60. Parmi ses amis, on compte des gamins bien campés tels le capitaliste Manolito, l'anarchiste Miguelito, ou encore la rétrograde Susanita. A sa sortie en Espagne, alors sous Franco, Mafalda est réservée aux adultes. La série sera également longtemps censurée en Bolivie, au Chili et au Brésil. Après le coup d'Etat de 1976 en Argentine, Quino s'exile en Italie, puis en Espagne.

«Mafalda est un peu la petite sœur argentine du petit Nicolas... en plus politisé, avouait-il au Figaro lors d'un entretien en 2004. Toutefois, elle est née d'une bien curieuse manière. C'était en 1962. Une marque d'électroménager m'avait commandé une campagne de publicité où je devais combiner Peanuts et la série Blondie. Il s'agissait des aspirateurs Manfield, marque argentine équivalente à Philips. J'avais créé une douzaine de «strips» où Mafalda évoluait, au quotidien, au sein d'une famille modèle. Finalement, la campagne n'eut jamais lieu. C'est mon ami Julian Delgado, rédacteur en chef de la revue hebdomadaire Primera plana, qui me demanda, en 1964 : « Tu aurais quelque chose pour nous ? » C'est ainsi que Mafalda, dont j'avais trouvé le nom dans le roman de David Vinas, Dar la cara, vit le jour... » En mars 2014, à l'âge de 82 ans, le célèbre dessinateur avait reçu les insignes d'officier de la Légion d'honneur des mains de l'ambassadeur de France en Argentine, dans le cadre du Salon du livre situé à la porte de Versailles, à Paris. Sa petite héroïne anticonformiste, connue dans le monde entier restera inconsolable. Car comme Quino l'a si bien dit : «Pour moi, il a toujours été très clair que Mafalda, c'est moi. Et je ne veux pas qu'elle vive de nouvelles aventures après ma mort.» Atteint de problèmes de vue, Quino a définitivement posé son crayon en 2006.En janvier 2015, après l'attentat contre Charlie Hebdo, le dessinateur, proche de Wolinski, avait fait l'une de ses dernières apparitions publiques, déclarant à cette occasion : «Mafalda aurait ressenti une peine terrible». Dans son fauteuil roulant, Quino tenait une pancarte «Je suis Charlie». Mafalda est donc orpheline. Mais les lecteurs pourront toujours se consoler en lisant ses aventures qui sont régulièrement réimprimées dans le monde entier.(FRANCE CULTURE)

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Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

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06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...