Au fil des mots

"Quel homme ne se retrouve au carrefour de deux chemins quand il a fini de grandir, quand il a achevé ses études?

(...)

Pétrarque remarque:"Ce carrefour a la forme de la lettre inventée par Pythagore,qu'on appelle Y, et qui présente une fourche inégale à son extrémité."

C'est la lettre grecque dite upsilon,

La bifurcation de la lettre et de chaque lettre est le destin du lettré. Elle voue celui qui lit au chemin le plus long.(...)

Selon Pétrarque le chemin sans secours qu'emprunte celui qui consacre sa vie à l'étude exige la force la plus grande.Ce chemin qui trace le long trait de la lettre dans les jours de celui qui lit, c'est le chemin de montagne. C'est le chemin de Pétrarque. C'est le chemin de Nietzche. C'est le chemin de Rilke? C'est le chemin de Celan. C'est le chemin qui mène au haut du mont Ventoux. 

D'un côté la discours , la ligne droite, les plaisirs de l'identité, la tiédeur du foyer, les étapes régulières, la fortune, de l'autre, le roman, le coup de foudre, le caprice bouleversant, la densité, l'éclair, la saute, l'incandescence, l'amour."

Pascal Quignard

"L'homme aux trois lettres" P 167/8.

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NB

Le 26 avril 1336 (1), François Pétrarque quitte Malaucène aux premières heures du jour, accompagné de son frère Gérard et de deux serviteurs, pour entreprendre l’ascension du Ventoux, cette montagne qui avait séduit son regard d’enfant à Carpentras.(après cette ascension, il écrivit sa célèbre lettre)

Vue d'ensemble