Au fil des mots

EPHEMERIDE

Vous le savez peut-être, vous le savez sans doute si vous êtes à l'écoute de France culture le matin de 10 à 11, la journaliste 

vient d'éditer un essai versus roman(!), 

LA VIE ORDINAIRE. 

Je ne l'ai pas encore lu , mais ce livre titille ma curiosité, il développe l'idée que l'ordinaire de la vie reste là, même quand on a tout changé. Aujourd'hui, interviewée, elle dit que pendant la période du confinement,

" Nous avons eu sous les 

yeux ce que nous passons notre vie à fuir: l'ordinaire."

Ce fut, en effet, cela l'extra-ordinaire de cette période.

Adèle Van Reth,

Ce livre raconte l'histoire d'une rupture et des méditations que cela entraîne."Je suis partie d’une sensation : pourquoi est-ce que je ressens cette nausée quand j’entends le bruit d’une cuillère contre un bol ?"

Et Proust dans tout ça?. 

A lire donc!

Bien sûr, Pessoa avec Le livre de l’intranquillité,n'est pas loin:« Les choses les plus simples, les plus réellement simples, que rien ne saurait rendre à demi simples, deviennent d’une complexité extrême du seul fait que c’est moi qui les vis. Dire bonjour suffit parfois à m’intimider. Ma voix s’éteint subitement, comme si proférer ce mot à voix haute était d’une audace incongrue. C’est une sorte de pudeur d’exister – je ne vois pas d’autre nom ! »

Et comme Adèle est philosophe, Pascal est tout près qui dit, vous le savez, que notre malheur est de ne pas savoir rester dans notre chambre !

Et je repense évidemment à La vie matériellede M. Durasauquel le titre d'Adèle fait écho: "Je n'ai jamais été là où j'aurais été à l'aise, j'ai toujours été à la traîne, à la recherche d'un lieu, d'un emploi du temps, je ne me suis jamais trouvée  là où je voulais être, sauf à Neauphles peut-être, pendant certains étés, dans un certain malheur heureux."P 9. ((P.O.L)

On pourrait creuser le sujet...écouter Bobin...et son goût pour la beauté simple du quotidien...Mais laissons le dernier mot du jour à la poésie, comme toujours...

La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
Est une oeuvre de choix qui veut beaucoup d'amour.
Rester gai quand le jour, triste, succède au jour,
Etre fort, et s'user en circonstances viles,

N'entendre, n'écouter aux bruits des grandes villes
Que l'appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,
Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour
L'accomplissement vil de tâches puériles,

Dormir chez les pêcheurs étant un pénitent,
N'aimer que le silence et converser pourtant,
Le temps si grand dans la patience si grande,

Le scrupule naïf aux repentirs têtus,
Et tous ces soins autour de ces pauvres vertus !
- Fi, dit l'Ange Gardien, de l'orgueil qui marchande !

PAUL VERLAINE

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...