Dans l'interminable ennui de la plaine... (ci-dessus)
Ce qui est bien avec les cejourd'hui c'est qu'on ne peut se contaminer qu'en poésie et autres élans vitaux sympathiques..donc pour aujourd'hui voici
Verlaine,
& un conseil d'amie...
"Si tu t’ennuies...
Yaël Pachet(via son père)
« tu n’as qu’à avoir une vie intérieure »,
formule qui me poursuit depuis que je l’ai lue. Voici le passage, qui est aussi un très émouvant portrait paternel (dans
Autobiographie de mon père
) : « une fois, prenant en pitié mon corps et mon âme torturés, mon père me dit :
‘Tu t’ennuies ? Tu n’as qu’à avoir une vie
intérieure ! Alors tu ne t’ennuieras jamais.’
Entendant ces mots, je ne pensai pas d’abord, comme je le fais à présent, à ce qu’ils me révélaient de sa solitude à lui, de son ennui, si toutefois il avait accepté, à l’époque, de nommer ainsi l’état dans lequel il se trouvait. Mais, de cette objurgation agacée, impérieuse, je reçus le choc de plein fouet ; et, à vrai dire, mon âme était profondément touchée de la sollicitude que j’entendais vibrer dans son conseil : cette chose si intime (comment se débrouiller avec soi-même, avec l’intolérable poids que l’on est pour soi-même) – voilà que mon père me la confiait, à moi qui n’étais qu’un enfant. Comme chaque fois que mon père me parlait sérieusement, fût-ce en passant, j’en retirai un fort sentiment de dignité, et un formidable encouragement. » Via
Florence Trocmé (Le Flotoir)
Je retrouve ces mots entendus quelque part, ou lus peut-être dans le livre de la fille de Pierre Pachet,
Yaël Pachet
:
& un témoignage de poète...
Olivier Jousset
Gitane...
Il pleut du soleil
Il rayonne des averses
La lumière est mouillée de cristaux versatiles
Je marche dans le gris d’un ciel rayé blanc
J’aperçois dans les branches plein de gouttes amoureuses
suspendues en silence elles attendent le vent
et peut être bien aussi le retour des copines
Le jardin discute avec les ombres changeantes
Un bel oiseau noir passe
comme un ange pressé
Le noisetier timide écoute le chant des chênes
et la voix fluette de deux trois boutons d’or
Quelques pensées s‘envolent s’ellipsent et se fânent
Et puis une éclaircie
Je me dis tiens je vais tondre la pelouse
Et puis la pluie revient
Je me dis tiens je vais faire le ménage
Je rentre
L'après midi s'endort dans la brume indolente
C'est l'heure du thé la bouilloire est partante
L’Inde parfume mon nez de jolis souvenirs
Je me remplis l’esprit de ce nectar brûlant
J’ouvre mon bouquin et pars au Canada
Je me rends compte que j'ai totalement oublié de lancer une machine
Pas grave
Rien n’est grave
Je me dis tiens je vais faire une soupe
Leon Parker est d'accord
le saxophone s’allume les congas applaudissent
et les voix font des nuages tout autour de mon coeur
Je vois une gitane et ses anneaux d’argent
qui danse à moitié nue sur un fil d’océan
Elle vole avec les mouettes dans le cri du soleil
et laisse son regard pétiller dans le mien
J épluche ma patate dans le creux de ses seins
Je pèle ma carotte dans le feu de ses fesses
J’épice sa peau d’or d’un curcuma saveur
et mon poireau fait la queue dans la file des navets
Rien à dire
Juste sourire
et mon chat boule de poil qui ronronne en rêvant
Rien à dire
Juste merci
C'est si doux de se laisser aller
tout contre soie
blotti
dans l’épure du Souffle...
Olivier Jousset (inédit)
Commentaires
06.04 | 06:20
Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...
10.10 | 11:28
Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...
25.01 | 06:56
MAGISTRAL, DEVOS
06.08 | 13:40
Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...