Au fil des mots

EPHEMERIDE

D'abord, ce poème saisissant par sa vivacité crève - coeur:

                Mort marre

J’en ai marre que mes parents soient morts
Marre que leur mort soudain redémarre,
Que ma mère meure et remeure encore,
Ma mémoire stagnant comme une mare,

Comme une amarre arrimant un steamer,
Un miroir qui dans un miroir se mire,
En reflétant sans cesse leur tumeur,
Et en dupliquant leur dernier soupir.

J’en ai marre que l’absence perdure,
Que leur voix dans le silence se mure,
Que le temps fuie sans le moindre remords,

Marre de ne plus embrasser ma mère,
Et de n’apprendre plus rien de mon père.
J’en ai marre que mes parents soient morts.

LAURENT DEMOULIN est né en 1966. Il vit à Liège (Belgique). Il a notamment publié Robinson(Gallimard, 2016) et Poésie (presque) incomplète (L’Herbe qui tremble, 2018). 

& 

Puis,cette interview de Christian Boltanski

qui dit: "L'art doit émouvoir et poser des questions, sans y répondre" 

cela m'a fait penser à une forme particulière de poème japonais qui  commence par trois vers descriptifs  suivis par deux vers exprimant une émotion: le tanka.)

(Court est le printemps,

Qu'y a-t-il dans la vie

Qui soit immortel  ?

Et j'autorisai sa main

Sur la rondeur de mes seins)

Ces deux rencontres m'ont saisie, c'est pourquoi je vous les propose.

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...