"Écrire refuse d'aller au travail, de se mettre au travail. Il ne veut pas s'asseoir à son bureau, remplir ses heures, et boire un whisky sa journée faite. Écrire voudrait ne rien foutre, que
ce qu'il a envie de faire, quand il exige de le faire. On voit bien par là que c'est un enfant. Un petit anarchiste qui ne veut d'aucune contrainte — que les siennes. Et c'est sa première contrainte : ne rien faire. Tant qu'il le peut,
celui qui abrite Écrire (enfin, c'est plutôt qu'Écrire s'est installé chez lui) contourne cette exigence première : il répond à d'urgentes tâches, se met à ranger, nettoyer, ou il prépare
de la nourriture, ou encore il répare.
Il ne sait pas qu'il obéit ainsi à Écrire. Qui aime bien les gestes pratiques qui visent à ne pas lui ouvrir la porte, le repousser, le tenir
à bonne distance et ce faisant préparent son accueil, dégagent l'espace de son attente. Écrire aime bien qu'on s'occupe. À certaines occupations. Pendant ce temps-là, Écrire invente son travail."
FRANCOISE VESCHAMBRE
Commentaires
06.04 | 06:20
Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...
10.10 | 11:28
Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...
25.01 | 06:56
MAGISTRAL, DEVOS
06.08 | 13:40
Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...