Au fil des mots

EPHEMERIDE

« Il faut être absolument moderne » : tel est l’impératif que lance Rimbaud en 1873. Et les poètes n’y manquent pas, de Mallarmé à Aragon, sans oublier Baudelaire. La syntaxe se défait, les coupes ordonnées des vers laissent place à des hiatus spontanés, qui nous tiennent en haleine. L’image poétique ne cherche plus l’adéquation de la chose à l’esprit, mais réveille de subits éclairs de conscience. « La poésie moderne pratique la dé-coïncidence », elle renonce à une adéquation et se lance dans le pur jeu du hasard.

Il en est ainsi de la peinture : elle cesse de coïncider avec la Nature et devient plus inventive. On prend plaisir à enfreindre les règles d’Alberti : Cézanne défie toute perspective en faisant basculer ses tables vers l’extérieur, le titre semble dé-coïncider du tableau dans Violon et cruche de Braque, ou encore dans Verre et bouteille de Suze de Picasso. La notion même de contours est défiée par plusieurs artistes tel que Richter qui oblitère tellement les contours dans Chinon que l’on se retrouve devant un paysage méconnaissable et difficile à localiser."

 FRANCOIS JULIEN

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...