Au fil des mots

EPHEMERIDE

Le long des remparts extérieurs de Jérusalem
où avant 1967 passait la frontière
et où les armes à feu cherchaient des corps à abattre,
nous marchons et il me montre les pierres lourdes comme du plomb.
C’est un limpide matin de février,
on ne parle pas de sang, mais d’eau.
Je raconte le puits creusé dans mon champ
le bonheur du premier jet répandu sur la terre,
eau partagée entre les arbres et la maison,
peu, dosée et rendue, pour ne pas la gaspiller.
Lui se souvient de l’eau pour se laver les dents,
après usage recueillie dans un seau
elle servait à nettoyer le sol
et puis essorée de la serpillière
elle était versée sur le sillon planté d’oignons.
Et ainsi nous nous arrêtons pour faire un sourire.
Nous sommes deux personnes qui ont pris en compte les gouttes.

Erri de Luca

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

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06.08 | 13:40

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