Au fil des mots

EPHEMERIDE

La chatte et le chien



Une chatte amoureuse en quête d’un matou

Rencontra un beau soir un bon gros vieux toutou.

« Que cherches-tu la belle ? lui demanda le chien,

Nous pourrions si tu veux faire un bout de chemin.

Le temps serait moins long, nous ferions la causette…

-Je cherche un amoureux ! lui répondit Minette.

Diable ! pensa le chien, il y a bien longtemps

Que je ne me mets plus de chienne sous la dent.

Une chatte, pourquoi pas ? Nous pourrions essayer

De mieux faire connaissance, puis de cohabiter :

J’ai une grande niche remplie d’os de poulet,

Elle ferait le ménage, elle me les rangerait…

J’adoucirai ma voix pour que mes aboiements

Ne lui fassent pas peur, du moins les premiers temps…

Miaou, se dit la chatte en se frottant à lui,

Son pelage velu me tiendrait chaud la nuit.

A défaut de passion, nous aurions la tendresse,

Je suis chatte avant tout et j’aime les caresses…

Et les voilà partis comme deux vieux amants

Par un beau clair de lune vers des cieux plus cléments…

Ah ! le joli tableau : la chatte entre les pattes

Du vieux chien attendri à la mine béate ;



Conclusion

Les voisins, les amis, n’en croyaient pas leurs yeux :

(pour pessimistes)

« ça ne durera pas ! » répétaient-ils, envieux.

Comme ils avaient raison, car bientôt le vieux chien

En recomptant ses os vit qu’il en manquait un !

La chatte l’avait rangé …elle ne savait plus où.

« Avoue ! hurla le chien, je sais que tes matous

Continuent de rôder tout autour de ma niche.

Tu n’es qu’une catin en quête d’un vieux riche ! »

Minette eut beau jurer de son honnêteté,

L’autre vociférait comme un chien enragé.

Les babines retroussées et la bave écumante

Eurent enfin raison de la chatte imprudente.

Leurs amours s’achevèrent en un beau pugilat

A coups de crocs, à coups de griffes, et cætera !

Quelques poils y périrent puisque dans toute guerre

Celui qui croit gagner, tel le vaincu, y perd.

La chatte regagna, heureuse, son grenier,

Le chien, content, sa niche et ses os à ronger.





MORALITE



Plutôt que vivre comme chien et chat

Mieux vaut rester chacun chez soi !





Conclusion …

Les voisins, les amis n’en croyaient pas leurs yeux :

(pour optimistes)

Pourvu que cela dure ! » répétaient-ils anxieux.

Point de bile à se faire car la chatte bientôt

Prit les affaires en mains, entre pattes plutôt,

Et se mit à trier avec frénésie

Tous les vieux os rongés, grignotés ou moisis,

Faisant de cette niche un petit paradis...

Toutou était ravi, pourtant la dépression

Dont il était atteint resurgit un matin,

Car son rêve eut été de fonder une famille,

Mais une opération avait coupé ses billes…

« T’inquiète ! lui dit Minette, j’attends une portée,

Tu auras une jolie famille recomposée ;

Des chatons blancs, ou noirs, des roux et des tigrés,

Et pour la rime en U des écailles de tortue !

C’est ainsi que bientôt la niche fut pourvue

D’adorables chatons de toutes les couleurs

Offrant à tout chacun l’image du bonheur !

en choeur

(sur un air de Guy Béart ) MORALITE



« Qu’on est bien dans les bras

D’une personne du sexe qu’on n’ pas

Qu’on est bien dans ses bras là ! »



Liliane NEEL

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...