Au réveil, une estampe céleste offre à ma vue de rares gris caressés d’effacements parme, œuvre de génie du papillon
peintre de la nuit. Belle surprise en réponse à mon regard sur son vol gracile fondu dans l’espace !
Tremblent quelques branches d’olivier.
Il y a une respiration- mimosa.
-Tiens, un oiseau chante (le premier de cette aube ensommeillée).
Le silence domine un roucoulement lointain, le coq n’a pas encore affirmé sa présence. Des vagues de gris velours viennent de s’éclairer en un rose d’or que je n’avais
jamais vu avant cette aube de fin d’été, aquarelle qui ne se fixe pas mais coule en espaces bleutés, présages de la clarté du jour dans des grappes nonchalantes de nuées aux formes réservées
à l’éveil. Chaque seconde compte.
Un oiseau traverse l’estampe, fend la toile, s’élève dans les airs quand un
filet de lumière argentée dévoile une nouvelle nudité mariale. Les arbres en rameaux célèbrent la naissance du jour.
Une
cloche teinte.
Je compte les coups.
Le coq chante.
L’aube a passé
ANNY C.
REBUS ET ENTRELACS